Les leçons de la Covid-19 montrent déjà leur nez avec le social et l’environnement au centre. La crise du coronavirus révèle les inégalités criardes dans le monde. Il faut que l’on commence à se demander si nous voulons retomber dans les travers du monde tel que nous le connaissons avant la pandémie du Coronavirus. Ou peut-être est-il temps de le repenser ?

La vulnérabilité au cœur des leçons de la Covid-19

Cette crise sanitaire du coronavirus a mis en lumière nombre d’inégalités et de vulnérabilités et amène à de profondes réflexions. Selon OXFAM, 50 millions de personnes seront menacées par la faim en Afrique de l’Ouest dans les prochains mois. Une situation encore plus préoccupante pour les populations déplacées, évaluées à 5 millions dans la région du Sahel et en République Centrafricaine.

Par ailleurs, tout le monde est d’accord sur la responsabilité des activités humaines dans cette crise du coronavirus qui a contribué à un déséquilibre profond de notre environnement. Pourtant, les solutions qu’exigent ces leçons de la Covid-19 existent déjà et sont connues de nos dirigeants. Il s’agit tout simplement des ODD.

Les ODD sont une piste urgente pour juguler cette vulnérabilité

Ces objectifs de Développement Durable (ODD) sont un appel mondial lancé en 2000 et renouvelé en 2015 sur le fait que nous devons agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la Planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité d’ici 2030. Les ODD 12 (Objectif 12: Établir des modes de consommation et de production durables) et 15 (Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité) nous interpellent particulièrement sur cette crise de Corona. Mais qu’en est-il réellement des efforts pour l’atteinte de ces objectifs et l’application éventuelle des leçons de la Covid-19 ?

Sur quels aspects devrions-nous nous focaliser?

Le rapport 2017 de l’ONU concernant l’avancée des travaux sur les Objectifs de Développement Durable en dit long. Le progrès social, la conscience environnementale et la solidarité entre les peuples doivent faire désormais partie des objectifs à atteindre si la communauté internationale veut bien retenir les leçons de la Covid-19.

Il faut s’y intéresser dès aujourd’hui en faisant en sorte que les futurs traitements médicaux soient accessibles à toutes et à tous. Aussi, faudrait-il que les pays riches prennent leur juste part aux efforts de solidarité internationale. Par ailleurs, nous devons renforcer notre ambition climatique en aidant les pays les plus vulnérables pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux effets des changements climatiques. En outre, il urge d’accélérer les investissements dans les secteurs « verts » et accompagner les populations dans la transition écologique.

Le temps est venu d’opérer des changements idoines si nous ne voulons plus vivre dans les temps futurs une autre crise comme celle du coronavirus. Les leçons de la Covid-19 imposent des changements drastiques dont la mise en œuvre rencontrera indubitablement d’énormes difficultés.

Les défis à relever pour sortir la planète du gouffre

Les Nations Unies ont proclamé avec force que les objectifs constituent « un nouveau cadre de référence qui permettra de mettre fin à la pauvreté et garantir une vie digne pour tous, en ne laissant personne de côté ». Mais les catastrophes mondiales et les crises locales peuvent entraver les projets les mieux élaborés.

C’est le cas des conflits qui contrarient beaucoup les ambitions des planificateurs du développement. La manière dont la violence et l’insécurité se répandent dans la société, affectant presque l’ensemble des 17 ODD consacrés menace le bien-être humain. Le rapport final rédigé par les Nations Unies en 2015 a conclu que « les conflits restent la menace la plus grave pour le développement humain ».

Le faible taux de scolarisation dans certaines régions du monde particulièrement l’Afrique, les catastrophes naturelles que sont les tremblements de terre, les inondations, les épidémies, etc., freinent la réalisation des objectifs. Plus encore, le capitalisme inhumain et vorace, les guerres géostratégiques silencieuses, l’ignorance et l’irresponsabilité de nombreux dirigeants, le scepticisme climatique, etc., sont autant de plaies d’un ordre mondial en construction qui pourraient rendre des Etats, institutions financières internationales et autres acteurs réfractaires aux changements nécessaires pour la mise en œuvre des leçons de la Covid-19.

Chacun doit jouer sa partition. Nous sommes déjà en guerre et sommes entrain de perdre. Réveillons-nous.